«Lorsqu’ils regardent la première vidéo, ils effacent tout»

La société Di Marino Consulting, spécialisée en ressources humaines et en gestion de carrière, a collaboré au développement du logiciel Job Interview Training. Veronica Di Marino, directrice et coach, l’emploie depuis deux ans avec ses clients.

PANORAMA: Comment utilisez-vous le logiciel Job Interview Training?

Veronica Di Marino: C’est un outil d’entraînement qui complète notre conseil dans la préparation au recrutement. En fonction du profil des clients, nous leur proposons le questionnaire pour cadres, collaborateurs ou étudiants. Le candidat choisit lui-même l’avatar, sympathique ou arrogant, qui posera les questions. Pour être à l’aise, il est seul devant l’ordinateur, mais il peut à tout moment faire appel au coach. À chacune de ses réponses, il peut regarder la vidéo et modifier son intervention autant de fois qu’il le souhaite. Dès qu’il se sent prêt et qu’il a validé ses réponses, nous visionnons ensemble les vidéos. Nous analysons la pertinence du contenu et les manifestations non verbales telles que les mouvements des mains ou des yeux. L’accompagnement par les spécialistes du recrutement est indispensable pour repérer des erreurs et améliorer les prestations. Pour deux heures d’entraînement, nous proposons deux heures de coaching, y compris une mise en situation d’entretien d’embauche avec l’un de nos consultants. Certaines personnes s’entraînent plus longtemps, parfois sur trois à neuf mois dans le cadre de notre accompagnement durant un outplacement.

Quels sont les avantages de ce logiciel?

Il permet un entraînement individuel en fonction des besoins et apporte un gain de temps et d’efficacité. Une personne de 55 ans qui n’a jamais changé d’emploi s’exercera plus longtemps que celle qui a déjà vécu plusieurs recrutements. La plupart des candidats se préparent de manière ciblée à un futur entretien. Certains approfondissent une thématique, par exemple le C.V., les compétences, les réussites ou les échecs professionnels. D’autres se familiarisent avec les méthodes actuelles de recrutement: un client s’est préparé pour un entretien via Skype concernant un poste à l’étranger, un autre pour l’envoi d’une vidéo de présentation à un employeur.

(Photo: Marion Landon)

Veronica Di Marino, coach et directrice de Di Marino Consulting:

«Nous étions étonnés de voir que les apprentis n’aimaient pas passer à l’écran.
Mais ils ont rapidement vu l’intérêt d’une simulation.»

Comment les utilisateurs réagissent-ils?

Au début, beaucoup se sentent mal à l’aise et stressés, comme lors d’un recrutement réel. Lorsqu’ils regardent la première vidéo, ils effacent tout. Puis ils recommencent et voient leur progression d’une vidéo à l’autre. Le fait de pouvoir avancer à leur rythme et de s’améliorer avec l’aide du coach les met en confiance. Les avis sont très positifs. Seul regret: les avatars sont conçus pour poser des questions mais n’interagissent pas avec les réponses.

Vous avez aussi testé cet outil avec des apprentis. Comment cela s’est-il passé?

Nous avons rencontré les jeunes à l’occasion d’un jobspeeding organisé par une école professionnelle lors d’une journée portes ouvertes. Dans le cadre d’un atelier consacré au C.V. et à l’entretien d’embauche, nous leur avons proposé un entraînement de dix minutes en utilisant le questionnaire pour étudiants et en récoltant ensuite les feed-back. Nous étions étonnés de voir que ce public familier des nouvelles technologies était d’abord réticent et n’aimait pas passer à l’écran. Mais les jeunes ont rapidement vu l’intérêt de cette simulation; nous avons pu leur apporter un soutien concret pour leur entrée sur le marché du travail.

Les usagers du logiciel trouvent-ils plus facilement un emploi?

Ce que je peux dire, c’est que lorsqu’ils sont convoqués à un entretien, ils se sentent prêts et ont gagné en aisance. Cela leur donne plus de chances d’être retenus face à un autre candidat. Évidemment, il y a aussi d’autres critères qui entrent en ligne de compte dans le recrutement.

Source : https://www.panorama.ch/dyn/1026.aspx?id_article=1859

Témoignage – Paru dans la revue “PANORAMA” – Édition 02/2020